lundi 24 avril 2023

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


TARIFICATION MINIMALE DES FRAIS DE LIVRAISON DE LIVRES : L'ASSOCIATION LIBRAIRES DE L'EST SE RÉJOUIT DE CETTE MESURE VISANT À RESTAURER L'ÉQUITÉ ENTRE LES DIFFÉRENTS ACTEURS DE LA VENTE DU LIVRE


L'association Libraires de l'Est (LILE), qui regroupe 50 libraires indépendants installés dans la région Grand Est, a vivement soutenu la proposition de loi portée par la Sénatrice Laure Darcos visant à fixer un seuil minimum de frais de port dans le cadre de la vente de livres en ligne.

Nous avons soutenu ce projet de loi pour les raisons suivantes :

1/ Cette politique tarifaire de la quasi-gratuité des frais de livraison, instaurée par un géant américain de la vente en ligne et aujourd'hui malheureusement perçue comme une norme, représente une concurrence déloyale pour les libraires. En raison des coûts élevés de l'expédition par voie postale (7 € en moyenne, via le service Colissimo) et de la faiblesse des marges inhérente à la profession (1% de rentabilité en moyenne), les libraires n'ont pas les moyens de s'aligner.

2/ La gratuité des frais de port a un impact écologique qui n'a rien de neutre. Pire encore, elle engendre au moins deux phénomènes à la fois nuisibles à l'environnement et contraires à toutes les réflexions actuellement menées sur l'écologie et le futur de notre planète.
- Une multiplication des commandes, des emballages et des livraisons en camionnettes diesel. La gratuité engendre des effets délétères sur le long terme. Un tarif plancher raisonnable, en favorisant le regroupement des commandes, est un premier pas dans la bonne direction.
- Le report artificiel sur internet de commandes qui pourraient être satisfaites par les magasins physiques de proximité, lesquels jouent également un rôle important dans le maintien du lien social.

3/ L'idée s'est répandue que la suppression de la gratuité entraînerait de facto une hausse du prix des livres, or ce constat doit être nuancé :
- Le transport de marchandises et le gigantesque réseau logistique qui le rend possible ne sont pas gratuits. L’anomalie, c'est la gratuité des frais de port et non la répercussion sur le client d’un coût modéré.
- Les frais de port n'impacteront que les achats en ligne, les clients pourront toujours se rendre en magasin pour acquérir leurs livres sans surcoût.

4/ Un autre argument en défaveur de cette mesure était que l'instauration de tels seuils pénaliseraient prioritairement les lecteurs éloignés des centres urbains, or la très grande majorité des consommateurs achetant en ligne réside dans les villes. Ceci est particulièrement vrai dans le cas des livres.
Nous nous devons également d'ajouter que les points de vente de livres sont nombreux dans les zones rurales, où ils ont même tendance à se développer de plus en plus. Et en l'absence d'une librairie indépendante, une Maison de la Presse ou même un supermarché peuvent servir les lecteurs. En France, tous les circuits de vente de livres ont l'obligation légale de proposer un service de commande à l'unité, donc de rendre accessible à tout un chacun les quelques 800.000 titres actuellement disponibles.

5/ En France, comparativement aux autres pays occidentaux, les livres restent à des prix abordables. Depuis plus de vingt ans, on constate même chaque année une baisse relative des prix des livres, c’est-à-dire que leur évolution est systématiquement inférieure au coût de la vie.

Pour toutes ces raisons, économiques, écologiques et sociales, nous nous réjouissons aujourd'hui de l'instauration de cette mesure, qui rétablit au moins partiellement un équilibre mis à mal par la vente en ligne et certaines de ses pratiques.

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